Ecrit par
Adélaïde DE CERJAT
Publié le
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Média
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11 minutes
Dans un monde de plus en plus connecté, comment palier à l’urgence d’action durable ? Dans cet article, Beavers explique quelles utilisations du digital sont les plus polluantes et représentatives de notre empreinte numérique. Nous faisons un tour d’horizon des possibles alternatives pour rendre notre utilisation technologique plus éco-responsable.
Le 22 avril 2021, pendant la journée internationale de la Planète, Joe Biden a tenu une conférence sur le changement climatique. Devant une quarantaine de compères et consoeurs, il renforce son envie d’aboutir à la réduction de l’impact carbone rapidement. Selon un communiqué de la Maison Blanche, cela se fera principalement à travers des investissements dans des technologies avancées adaptées à un monde plus éco-responsable, et la création d’emplois dans le développement durable. Depuis, l’Allemagne a également annoncé de nouvelles perspectives. En 2021, nous n’avons plus besoin de prouver que nos actes ont des répercussions néfastes sur l’environnement. Seulement, le chemin est long pour rebâtir un écosystème sain. Après des années de consommation accessible et quelque peu frénétique, il est nécessaire de changer quelques petites habitudes pour impacter à la plus grande échelle.
La pollution s’affilie dans plusieurs domaines donc nous allons aujourd’hui traiter uniquement de la pollution numérique. Selon Datagora, le numérique représenterait 4% des gaz à effet de serre en 2021 et sera amené à doubler d’ici 2025 si nous ne freinons pas notre consommation numérique. Selon la BBC, cette pollution serait semblable à celle produite par les flux aériens. Face à cette urgence, nous ferons une analyse des outils digitaux et leurs impacts environnementaux afin de mieux vous conseiller sur les alternatives qui réduisent votre empreinte carbone numérique et votre pollution digitale.
La consommation numérique est tellement ancrée dans notre quotidien, et a permis de faciliter nos échanges à distance. Le site web a vu son essor ces dernières années pour offrir une vitrine au e-commerce, mettre en avant son portfolio digital, ou partager ses idéaux. L’empreinte carbone numérique d’un site web est souvent liée aux choix faits concernant les hébergeurs et aux datacenters qui vous permettent de diffuser vos données sur Internet. Ces centres ont besoin d’électricité pour perdurer et sont donc très polluants. Selon une recherche de Harvard publiée en 2009, 20 milligrammes de CO2 seraient diffusés par seconde lorsque nous parcourons un site web. D’après Chickadeeblue, le volume de données double tous les ans. Depuis 2009, les sites web sont devenus des hébergeurs de publicités et autres médias interactifs. La pollution numérique n’a donc logiquement pas décrue.
Selon Kinsta, il n’y a pas forcément d’alternative au site web mais des façons de l’optimiser afin de limiter son impact négatif sur l’environnement. La première solution serait donc de conscientiser votre choix d’hébergeur. Visez plutôt quelque chose de local, ce qui évitera à votre requête de parcourir des kilomètres avant de vous revenir. Ensuite, informez-vous sur la façon dont sont refroidis les datacenters. En effet, ceux-ci tournant à haut débit 24h/24, ils nécessitent un refroidissement continu pour éviter la surchauffe. Prenez exemple sur Facebook, qui a décidé d’installer ses data-center à Lulea, au nord de la Suède. Aux abords du cercle polaire, la fraîcheur permet de refroidir les serveurs. Vous pouvez également miser sur le “edge computing” qui vise à installer les serveurs de proximité afin d’éviter que les informations parcourent d’énormes distances.
Au-delà des choix à faire concernant vos ressources, vous pouvez vous pencher sur l’éco-conception de votre navigateur. Pour se faire, il faut particulièrement prêter attention au poids (en Ko) de vos fichiers publiés sur votre site web. Les temps de chargement se feront plus rapides et réjouiront vos audiences qui parcourent ce site optimisé et fluide. Un autre élément important à prendre en compte est l’arborescence du site. Dès la conception de votre site web, pensez concis et clair afin de limiter les requêtes.
En tant que concepteur de site web, il est donc recommandé de réfléchir à votre arborescence afin de limiter les requêtes. Ceci permet d’éviter de solliciter inutilement du data ce qui baisse notre empreinte carbone numérique. Cette attitude qui met un point d’honneur sur la simplicité est transmissible sur notre utilisation des moteurs de recherche.
En 2018, Google et Google Images représentent 90,06% des parts de la recherche sur internet. Le moteur de recherche de Google est attrayant car il propose des résultats personnalisés en fonction des données qu’il récolte quant à votre personne. Son esthétique minimaliste le distingue également des autres.
Si certains pourront dire que l’accumulation de vos données est une infraction à votre vie privée, d’autres argumentent que ces données permettent de filtrer les suggestions. Une offre de solution personnalisée peut signifier une baisse considérable au niveau des requêtes et donc limiter la pollution numérique. De plus, Google semble vouloir faire un pas vers la neutralité carbone. Depuis 2017, le magnat fait recours entièrement aux énergies renouvelables et vise à faire usage d’énergie sans carbone d’ici 2030. De plus, Google verse 5,75 milliards de dollars en obligations durables afin de faire vivre des initiatives sociales et environnementales. Sur papier, tout semble légitimer une approche éco-responsable. Pourquoi ce moteur de recherche est-il tant contesté ?
Source : Kinsta
Selon une étude menée par GreenSpector, Google se retrouve constamment dans les zones oranges ou rouges dans les comparaisons faites avec d’autres moteurs de recherche. Pour cette recherche, Green Spector se base uniquement sur la volumétrie échangée lors d’une recherche : ce qui sollicite un flux de données lors de votre recherche. En Juillet 2020, cette même source explique que 80 000 recherches Google effectuées en 1 seconde depuis un smartphone équivaut à 8 660 gEq CO2 “soit l’équivalent de 77 km effectués en véhicule léger”. En un jour, l’empreinte carbone de Google peut s’élever à 6,7 millions de kilomètres effectués avec un véhicule léger. Ces volumes échangés sont surtout hauts lors d’une recherche locale, d’une recherche ciblée, et lors d’une recherche basique de définition. Ces données permettent de mettre en avant les moteurs de recherche alternatifs si vous souhaitez limiter votre empreinte carbone.
Ajouter un site web à ses favoris est un moyen efficace de limiter son empreinte carbone. À plus grande échelle, cette habitude organisationnelle présuppose qu’une attitude plus réfléchie peut être liée à un usage plus éco-responsable d’internet. Comme nous l’avons précisé auparavant, chaque donnée sollicitée lors de notre usage numérique n’est pas “immatérielle”. Cette donnée parcourt des distances énormes pour être transmise dans un datacenter, avant d’être traitée.
Source : La face cachée du numérique de ADEME
Dans un monde connecté, et où le télétravail se fait de plus en plus présent, il est bien évidemment difficile de modifier ses habitudes de communication. Seulement, voici quelques petites réflexions à intégrer à vos échanges numériques qui reverront votre empreinte carbone numérique à la baisse.
Enfin, nous allons évaluer l’impact écologique de nos actions sur les réseaux sociaux. Selon la même étude Ademe, la vidéo est ce qui consomme le plus lors de notre utilisation numérique. La pollution numérique qui se dégage des réseaux sociaux serait donc liée au streaming et la publication de vidéo. Pour le média Qu’est-ce qu’on fait ?, les vidéos représentent 80% des données web. 60% concernent les vidéos publiées en ligne : 34% liées aux plateformes de streaming (Netflix, Amazon Prime), 27% à Pornhub, 21% à Youtube et 18% au restant des réseaux. Les réseaux sociaux sont donc les moins polluants en termes de données mais leur impact n’est pas minime.
Sur les réseaux sociaux dits “traditionnels” comme Facebook, Instagram, ou Twitter, il est encore possible d’opter contre la lecture automatique des vidéos. Selon une recherche Greenspector réalisée en 2020, les fils d’actualité de ces trois réseaux seraient plutôt éco-responsables en conséquence de leur partage de texte plutôt que de vidéo.
Source : Green Spector
Mais qu’en est-il pour les plateformes qui ont pour unique but de relayer la vidéo ? Tiktok, comme le montrent ces statistiques, est en première ligne. Toutefois, Youtube est en bas de la liste. La corrélation entre vidéo et pollution numérique n’est pas évidente ici. La subtilité se retrouve dans le mode de lecture proposé par l’application : TikTok est en lecture automatique tandis que Youtube propose un lapse de temps de quelques secondes avant de passer à la vidéo suivante. L’utilisateur est donc plus conscient de sa consommation de média.
Dans ce cas de figure, il est plus complexe d’établir une alternative qui serait technologique. Ici, il s’agit d’évaluer notre approche personnelle sur les réseaux sociaux et pourquoi ils sont si primordiaux dans notre vie. Si vous le souhaitez, plusieurs smartphones offrent désormais la possibilité de limiter son temps passé sur les réseaux sociaux. Instaurer une limite de temps permet donc de limiter votre empreinte carbone numérique. Il s’agit de réapprendre le temps passé dans le monde moderne. Au lieu de regarder un film sur une plateforme de streaming par exemple, vous pourriez opter pour un DVD loué. Vous consommez encore de l’énergie mais évitez un surplus d’échange d’information nécessaire pour accéder à la plateforme, télécharger le contenu, et le visualiser en continu !
En conclusion, la meilleure façon de limiter votre empreinte carbone numérique est tout simplement de limiter votre utilisation d’internet. Nos mœurs modernes rendent ceci quelque peu difficile car la plupart de nos échanges se multiplient virtuellement. Avec conscience et réflexion sur chacun de vos actes, nous sommes certains que votre empreinte peut déjà être réduite drastiquement. Choisissez de faire les choses plus lentement pour freiner cet acte numérique. Dans le monde qui vous environne, vous pouvez aussi limiter votre empreinte carbone numérique en éteignant vos objets électroniques lorsque vous ne les utilisez pas. Évitez également de changer vos téléphones, ordinateurs ou autres trop régulièrement. Lorsque vous souhaitez acheter neuf, n’oubliez pas de recycler !
Adélaïde DE CERJAT
Rédactrice
Créatrice de contenu, conseils en communication et journaliste freelance. Photographe aux heures perdues !
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